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Appel à Mobilisation – Mad Pride 11 octobre 2025

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MAD pride Paris, place de la République, rdv devant intersport des 13h45 jusqu’à 15h. 

MAD pride Lyon, 13h30 jean mace 

Et rejoignez les marches à Brest , Montpellier et Bordeaux !

À l’heure où les politiques se félicitent d’avoir adopté le texte relatif à la fin de vie, et où on veut encore nous faire croire que les populations les plus fragiles représentent un “coût” pour la société. À l’heure où les droits de toutes les personnes malades chroniques et handicapées voient leurs droits diminuer jour après jour, voici ce pourquoi nous continuerons à lutter. Parce qu’il est capital que nous puissions enfin faire entendre nos voix.

Nous exigeons : 

  • Arrêt des pratiques infantilisantes et paternalistes
  • Respect du consentement et de l’agentivité des personnes
  • Respect de la dignité des personnes neurodivergentes
  • Pour la désinstitutionnalisation de la psychiatrie et du médico-social

Arrêt des pratiques infantilisantes et paternalistes/Respect de la dignité des personnes neurodivergentes

Aujourd’hui plus que jamais, nous nous positionnons contre l’isolement des personnes psychiatrisées. Interdire la contention physique ou chimique est nécessaire, mais n’est pas suffisant !

Nous exigeons réparation pour les morts de l’Abilify ! Cet antipsychotique est encore prescrit aux personnes autistes, malgré la mise en garde en 2016 de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament à cause du risque suicidaire accru ! Cette pratique encore trop courante viserait à “corriger” les comportements répétitifs des personnes autistes (une utilisation sortant en réalité du cadre de l’autorisation de mise sur le marché de l’Abilify). Nous ne sommes pas des sujets d’expérimentation, et nous n’avons pas besoin d’être guéri’e’s !

Arrêtez de nous imposer le port du pyjama ! Le vêtement médical doit être repensé hors du cadre psychiatrique !. Quelle est la pertinence thérapeutique à forcer des personnes autistes à porter un vêtement inadapté, irritant voir inconfortable ? Sous couvert d’hygiène, c’est la dignité des fol’le’s, qui est attaquée par cette pratique purement disciplinaire !

Nous demandons l’autorisation du port de vêtements personnels chaque fois que cela est possible, et/ou la création de vêtements pensés pour respecter nos particularités sensorielles. 

Respect du consentement et de l’agentivité des personnes

Nous exigeons l’abolition des traitements forcés, et le respect de l’article 15 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » Puisque la France est signataire de cette Convention, il est temps qu’elle la mette en application !

Tous les traitements, quelle que soit leur nature, doivent être médiés par la parole et consentis par les patient’e’s ! Il est encore trop courant que les médicaments prescrits par les médecins et/ou leur posologie soient inadaptés aux corps neurodivergents comme à leurs sensibilités !.

Les personnes concernées sont volontairement maintenues dans un état de passivité par les soignant’e’s et se voient encore trop souvent imposer des traitements sans consentement.

Nous demandons donc l’application de l’article 12 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU.

Il est urgent de restaurer la Capacité juridique et d’abolir la curatelle et la tutelle. Nous sommes des citoyen’ne’s à part entière, et nous ne voulons pas qu’un tiers décide à notre place. Nous réclamons la restauration de notre autonomie juridique et corporelle, et une mise en place d’aide à la décision lorsqu’elle est nécessaire.

La loi 2011 de Sarkozy sur l’internement forcé doit être abolie ! Cette mesure sécuritaire n’est qu’une étape du durcissement réactionnaire des politiques publiques. La psychiatrie se passe entre quatre murs, à l’abri des regards de la société, là où la violence institutionnelle peut s’exercer dans le plus grand des silences.

Pour la désinstitutionnalisation de la psychiatrie et du médico-social

La mainmise sur nos corps et nos esprits reste le privilège du corps médical, et c’est particulièrement vrai pour la psychiatrie.

Actuellement, seul le médecin a le pouvoir de décréter ce qui est normal ou non, qui est « malade » ou au contraire « sain’e » d’esprit. Ce plein pouvoir doit cesser !

Défaire l’autorité psychiatrique ne pourra s’obtenir qu’en intégrant à minima des collectifs de patient’e’s et malades aux instances décisionnaires et un avis consultatif au juge.  Rien sur nous sans nous ! Nous revendiquons la légitimité de l’expertise des fol’le’s à parler d’elleux-mêmes.

Il est grand temps de reconnaître le statut des pairs aidant’e’s indépendant’e’s, sans qu’il soit limité aux proches. Être pair aidant’e est une activité à part entière et nous demandons donc la rédaction d’une convention collective ainsi qu’une rémunération digne, mais surtout la garantie que l’avis des pair aidant’e ne soit pas purement consultatif et puisse être réellement contraignant pour l’équipe médicale.